A la réflexion, je pense que j'en avais déjà vu, des femmes porter leurs enfants en écharpe. Mais je n'avais jamais vraiment fait attention.
Puis, alors que je suis enceinte de Nathan, ma soeur me dit un jour: "Tu connais le portage en écharpe?" "Le quoi?", lui répondais-je, suivi d'un: "Ce truc de baba-cool; ah non, c'est pas pour moi. Et puis le bébé est bringuballé là-dedans, y'a aucune tenue, non, c'est pas du tout sécurisant." ... Sous-entendu, moi je suis une bonne mère, moi je sais, moi je ne ferai pas de mal à mon bébé en le ficelant dans un morceau de tissu.
Le temps passe. Je suis enceinte de 7 mois et demi environ. Une copine vient me voir, avec sa petite de 4 mois... portée en écharpe. Choc pour moi: "Comment elle peut faire ça à sa fille, elle est intelligente pourtant, elle devrait savoir que c'est pas bon" me dis-je. On passe la deuxième partie d'après-midi ensemble, toutes les trois, et je trouve que la puce a trop chaud dans ce morceau de tissu bizarroïde.
Nathan naît. Nathan marche à quatre pattes; fait ses premiers pas à 13 mois.
Arrive l'automne, et je fais la connaissance de Nolwenn, et sa fille Arzhel. Et voilà qu'elle aussi porte sa fille, du même âge que Nathan, en écharpe. Là je me dis: "porter sa fille à cet âge, mais elle va en faire une capricieuse!".
Puis nous faisons plus ample connaissance avec Nolwenn. Et nous allons un jour visité un musée ensemble, avec nos enfants, et ses écharpes. Sa fille dans son dos, elle me propose de prendre Nathan à mon tour, dans cet immense bout de tissu bizarroïde. Je me laisse faire, finalement très intriguée. Nathan est glissé contre moi. Il a presque 16 mois. Et là, c'est magique, puissant, au plus profond de mes entrailles: je suis comme de nouveau enceinte... J'éclate de rire, j'enlasse mon bébé, je l'étouffe de mille baisers partout sur le visage. Je me sens de nouveau reliée à lui; morceau de tissu, comme un cordon ombilical, qui me relie à mon bambin au caractère si indépendant. Et en cet instant précis je comprends au moins deux choses: la première c'est que je suis vraiment stupide avec mes à priori à deux balles qui peuvent me faire passer à côté de pleins d'expériences; deuxièmement, bébé3 sera porté en écharpe, c'est une évidence.
Voilà. C'est comme ça qu'a commencé pour moi l'aventure du portage. Marc-Aurèle est né et j'ai commencé à "l'écharper", il devait avoir trois semaines. Une courte Balade en ville, un jour d'automne frileux. Encore merci Nolwenn, tu étais là ce jour-là aussi.
Mais ça n'a pas été facile tout de suite. Il ne supportait pas de rester en place plus de 10 à 15 mn. Il adorait être porté en échapre, mais dehors. Lorsqu'il s'agissait de rester à la maison, et de me libérer les bras, très vite, il exprimait son inconfort. Il nous aura fallu quelques mois de persévérance avant que je ne comprenne qu'il préférait en fait les positions dorsales. Et depuis que j'ai pris l'habitude de le promener dans mon dos, Marc-Aurèle me sourit dés qu'il aperçoit notre écharpe!
Et du coup, fait ô combien gratifiant pour moi, c'est Nathan qui réclame, du haut de ses presque trois ans (mais déjà 15 kilos!), à être porté dans mon dos également!
Honnêtement, ce "morceau de tissu bizarroïde", c'est un outil pacificateur. Même mon époux, lui aussi réticent, et plein d'à priori au début, l'a adopté! Outre le fait que c'est hyper efficace pour consoler bébé, c'est aussi un moyen de transport qui offre un gain de place maximal: allez pliez une poussette dans votre sac à main! Et puis quand bébé a besoin de sentir l'odeur de maman (et papa), comme en ce moment où les dents le font souffrir la nuit, l'écharpe le suit dans son lit.
C'est aussi un jouet, une excellente balançoire que les enfants adorent: sensation garantie pour eux, et fous rires pour tous!
Voilà, c'est pour tout ça que non seulement je recommande l'écharpe, mais qu'en plus je suis devenue monitrice. Et si j'arrive à communiquer aux parents les bénéfices du portage, alors je suis comblée.
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